Les chemins du savoir
Depuis 2012, le bâtiment principal de la NHL Stenden Hogeschool a été agrandi (4 500 m² de superficie en plus) et rénové pour partie.
Siebrith Hoekstein, responsable du projet d’extension et de rénovation, Erik van Wel, architecte du cabinet BRTArchitecten, et Marieke Meulman, responsable du segment Revêtements de sol pour le secteur de l’enseignement chez Forbo, reviennent sur cette réussite. Siebrith Hoekstein : « Nous avons dressé notre plan d’infrastructures en 2012. Nous commencions à être à l’étroit dans nos locaux et devions nous agrandir. En 2015, nous avons lancé le projet et cherché un bâtiment reconnaissable où installer l’École hôtelière, ce qui s’est avéré difficile. Nous avons finalement trouvé un espace dans l’ancien pôle administratif De Haak. En 2018, Stenden a fusionné avec l’université NHL pour former la NHL Stenden. Comme il était inenvisageable d’interrompre les formations, nous avons procédé par étapes pour réaliser les grands travaux de réaménagement et de rénovation. C’est dans ce cadre que l’emblématique moulin à vent implanté sur notre site a été restauré en 2018. Notre objectif principal était de mettre en place un environnement de travail complet, en créant des zones de rencontre associant très naturellement des espaces de travail et de rassemblement qui ont chacun leur identité propre. Nous utilisions déjà des espaces de travail ouverts, mais nous avions conscience que nos étudiants, dont certains viennent de l’étranger, trouvaient les grandes salles de travail un peu impersonnelles. Nous avons donc décidé d’aménager l’École hôtelière à la façon d’un hall d’hôtel. Il fallait que l’espace soit somptueux et, surtout, qu’on y retrouve le cachet d’un hôtel. »
Erik van Wel : « La section réaménagée de l’École hôtelière fait partie intégrante de l’ensemble. À des points stratégiques du bâtiment de 30 000 m² – comme les escaliers et les cheminements centraux – nous avons créé des zones dans un esprit « destinations de voyage ». Le slogan de l’université NHL Stenden est : « Les chemins du savoir ». Au vu du caractère international de l’école, qui réunit plus de 60 nationalités différentes, nous avons voulu mettre le voyage au cœur du projet. Pas au sens propre en utilisant des drapeaux ou des photographies, mais en dotant chaque zone d’un revêtement de sol dessinant un paysage différent. L’objectif était que les utilisateurs du bâtiment se sentent comme des voyageurs arrivés à destination. Bien souvent, lorsque l’on voyage, on trouve, dans le logement qu’on a réservé, une bibliothèque de livres que les gens qui y ont séjourné avant nous ont laissés, des guides Lonely Planet, par exemple. Nous avons créé des bibliothèques de ce style dans chacune des « destinations », la plus grande étant un secrétaire géant de 30 mètres sur 45 comportant de nombreux petits tiroirs pour tous les secrets de l’université NHL Stenden. Nous tenions également à mettre la dimension humaine en avant. Pas à travers des écrans de télévision, mais de manière plus traditionnelle. J’ai visité une exposition de l’artiste Jeff Koons à la Nieuwe Kerk d’Amsterdam. Il avait soigneusement copié un tableau classique et suspendu devant lui une grande sphère en miroir dans laquelle vous pouviez voir votre reflet, la toile et l’intérieur de la Nieuwe Kerk. L’ensemble faisait naître un sentiment d’unité, mais aussi d’intemporalité. L’art consiste avant tout à raconter une histoire. Dans le bâtiment de Stenden, j’ai donc installé une sphère de ce style à côté de chacun des meubles, pour que les gens aient vraiment conscience de l’endroit où ils se trouvent à ce moment-là.
Paradoxalement, malgré la distanciation sociale, la crise du coronavirus nous a rapprochés. Par exemple, au supermarché, tout le monde établit maintenant un contact visuel. Je pense que le thème « distants, mais proches » est un sujet intéressant. » Siebrith Hoekstein : « Et on voit bien à quelle vitesse le secteur de l’éducation s’adapte à la nouvelle situation. Réaliser des évaluations à distance a toujours été compliqué. Mais aujourd’hui, tout le monde est passé sans problème à l’enseignement numérique. Ce changement n’aurait jamais été aussi rapide dans des circonstances normales. »
Erik van Wel : « Cela conduit à envisager autrement l’enseignement et les échanges dans le contexte des espaces physiques. J’ai récemment eu l’idée d’installer une cuisine dans chacun des différents lieux de rencontre, parce que lorsqu’on voyage, c’est vraiment agréable de cuisiner et de partager des expériences avec d’autres voyageurs. J’ai étudié à l’étranger et je me souviens bien mieux des saveurs et des odeurs que de ce que nous avons vu en cours. Cette situation m’a également appris autre chose. Les établissements d’enseignement changent plus rapidement que les êtres humains. Les hommes et les femmes auront toujours besoin de contacts sociaux, d’interactions et de se sentir chez eux quelque part. Le concept de « chemins du savoir » cadre parfaitement avec cette réalité. »