Le label E+C- qui accompagne la mise en œuvre de la nouvelle réglementation thermique pour la construction dans le neuf, mesurera le bilan carbone de l’ensemble des composants du bâtiment et leur contribution aux économies d’énergie. Revêtements de sol compris.
La réglementation thermique RT 2020, qui va prendre le relais de la RT 2012, est plus qu’un simple avatar de ce texte qui évolue sans cesse depuis… 1974 et le premier choc pétrolier ! Sa nouvelle version concrétise en effet les objectifs du Grenelle de l’Environnement puis de la Cop 21. Au menu, réduction drastique de la consommation d’énergie des bâtiments qui sortiront de terre (bureaux et logements). Mais aussi, et c’est plus nouveau, analyse du bilan carbone complet de ces mêmes locaux sur 50 ans, ce qui inclus bien sûr leur construction mais également la maintenance et le recyclage.
Le principal objectif est de ramener la performance énergétique de tous les bâtiments construits après 2020 à un niveau passif. Concrètement, ils devront produire autant d’énergie qu’ils en consomment. Ces bâtiments sont dits « à énergie passive ou positive » (BePOS). Un label E+C-, va mesurer cette efficacité énergétique (partie E du label) et la réduction de l’empreinte carbone (le C).
La RT 2012 avait déjà pour objectif de limiter la consommation d'énergie primaire des bâtiments neufs à un maximum de 50 kWh/m² par an sur les 5 usages principaux (chaleur, eau chaude, ventilation, éclairage, froid). Le label E+C- souhaite la faire baisser encore. De 5 à 10% pour obtenir le premier niveau du label (E1) tandis que les niveaux maximums (E3 et surtout E4) correspondront à une consommation négative, par exemple en compensant la consommation des usagers par la production d’énergie avec des chauffe-eaux solaires.
Concernant la partie Carbone (réduction des émissions de gaz à effet de serre), la note pourra être de 1 ou de 2. La réduction de l’empreinte carbone du bâtiment devra désormais porter sur l’ensemble de son cycle de vie, c’est-à-dire depuis sa construction jusqu’à sa démolition, avec une durée d’étude conventionnelle fixée à 50 ans.
Et il va falloir de l’imagination ! Car l’obtention du label E-C+, pour l’instant, est surtout synonyme d’augmentation du coût de la construction, qui seront répercutés sur le prix de vente ou le montant des loyers des bureaux. Une association de promoteurs immobiliers a ainsi calculé que le prix du m2 moyen construit dans une maison allait passer à 1809 euros pour obtenir la note E3, contre 1350 euros actuellement avec la RT 2012. Les durées d’amortissement – sur les économies d’énergie supposées – se comptent donc en décennies.