« C’est pour sa matière et son ressenti dans l’espace aménagé, en sus de ses qualités environnementales bien connues, que nous recommandons le linoleum, sur 90% de nos chantiers ». Julien Coulombel, associé de la SARL Mix Architectes, se montre on ne peut plus direct, au moment de justifier ses choix, qu’il s’agisse de chantiers de rénovation ou de nouvelles constructions.
Son inclinaison pour le linoleum peut sembler assez logique, au vu de la clientèle de sa société : beaucoup de marchés publics avec des réalisations pour la petite enfance (maternelles, crèches, centres de loisirs), le secteur culturel (médiathèques) et l’hospitalier (Ehpad…). Des univers où le linoleum est apprécié depuis fort longtemps pour ses qualités environnementales et sanitaires – rejets de COV nuls, barrière anti-bactéries naturelle, etc.
Mais Julien Coulombel va plus loin et propose aussi ces produits pour les logements collectifs, voire individuels. Et s’il reconnait encore certaines réticences, liées à une méconnaissance du linoleum et à une image encore trop souvent connotée « années 70 », il dresse aussi volontiers la liste de ses atouts, nous assurant qu’ils commencent à convaincre au-delà du cercle des clients traditionnels.
Une sensation particulière au toucher : marcher pieds nus sur un linoleum procure une sensation très différente par rapport à des moquettes, des parquets, des carrelages ou même des sols PVC. « De par son épaisseur et sa texture, un produit comme le Marmoleum de Forbo crée vraiment la différence ». En plus, combiné à un chauffage ou un rafraichissement par le sol, ce revêtement permet de prolonger la sensation de confort… jusqu’au bout des orteils.
Des réhabilitations facilitées : Sur ce type de chantier, poser un linoleum sur un revêtement existant permet de limiter les opérations de ragréage. Il n’y a que sur les anciens carrelages qu’un ragréage fibré sera nécessaire. Dans les autres cas, un simple ragréage. Avec un avantage prix conséquent sur cette étape du chantier. Et une épaisseur de l’ensemble final qui reste limitée, le linoleum étant lui-même assez peu épais. Résultat, dans la plupart des cas, les seuils des portes ne seront pas à modifier.
Une gamme assez large pour satisfaire les plus exigeants : Julien Coulombel travaille surtout les gammes unies de Linoleum pour les petites pièces (gamme Walton) et les mouchetés (Piano) ou les marbrés Marmoleum, avec une prédilection pour le béton ciré (Concrete). « Cette gamme est particulièrement intéressante pour les grandes surfaces, qui nécessitent plusieurs lés et donc des joints. Car bizarrement, alors que les gros joints entre les carrelages, ne heurtent pas les clients, ils n’aiment pas voir ceux, beaucoup moins épais pourtant, entre les pièces de linoleum. Avec des motifs mouchetés ou marbrés, le problème est résolu ».
L’avantage économique : dernier argument, parfois décisif, le prix. Face à d’autres matériaux nobles, comme le parquet ou le carrelage haut de gamme, le faible coût du revêtement, le ragréage simplifié et la facilité de pose permettent de diviser la facture par deux ou trois. Et sur une maison de 200 m2 par exemple, à plus de 100 euros le mètre carré de parquet posé, l’économie dépasse vite les 10 000 euros. L’équivalent des frais de mutation chez le notaire, pour un achat immobilier de 500 000 euros dans les Bouches du Rhône, où exerce Julien Coulombel (l’autre agence Mix Architectes se trouvant à Mulhouse).
Beau, écologique, performant et en plus économique, l’époque est décidément au linoléum. C’est en tous cas la conclusion de notre architecte qui constate, même dans sa région méditerranéenne qui apprécie tant les carrelages et autres tomettes, que beaucoup des ses confrères le recommandent à leurs clients. Il ne reste plus, selon lui, qu’à convaincre les maîtrises d’ouvrage, d’abord que le linoleum est un produit moderne… et ensuite d’aller vers la modernité.