Qui n’a jamais constaté, sur un revêtement de sol souple, un enfoncement qui, de disgracieux au départ, peut devenir ensuite gênant, puis dangereux, et enfin, occasionner à force de passages répétés – en particulier d’objets lourds ou présentant des arêtes vives -, un déchirement du matériau.
Un comportement qui peut paraître paradoxal, dans la mesure où la dénomination de sols résilients, pour les sols souples justement, correspond justement à leur capacité à reprendre leur forme initiale après une compression due, par exemple, au passage d’un fauteuil à roulettes ou l’appui prolongé d’un meuble.
D’où l’intérêt de mesurer objectivement cette performance essentielle pour la qualité globale d’un produit. Dans le classement UPEC qui régit la profession, en déterminant les exigences à remplir pour un local donné d’une part, en mesurant les performances d’un produit candidat d’autre part, la lettre P correspond justement à la résistance au poinçonnement. Elle peut prendre des valeurs comprises entre 2 et 4, voire même 4s pour les meilleurs résultats.
Les fabricants de sols souples doivent donc indiquer avec précision la valeur de cette caractéristique pour leurs produits, obtenue en suivant un protocole standardisé. Il consiste à mesurer l’enfoncement d’un poinçon, de section définie, dans une éprouvette du produit. Cet enfoncement rémanent (ou pr, pour valeur de poinçonnement rémanent) exprimé en mm dépend de la durée de l'essai, de la charge appliquée et de la température à laquelle s'effectue l'essai.
La norme européenne NF EN 433 fixe les valeurs suivantes pour l’essai : durée (2h30), charge (50 kg), surface d’application (1 cm2). Un linoleum standard doit présenter une pr de 0,15mm maximum (épaisseur maximum du lino de 3,2 mm) ou de 0,20 mm (épaisseur maximum de 4 mm). Pour un PVC compact, la pr devra être inférieure à 0,10 mm.
Il est fréquent que les fabricants surpassent les exigences de la réglementation, par exemple Forbo avec sa gamme Sarlon Trafic de sols PVC acoustiques, dont la valeur moyenne de pr est inférieure à 0,08 mm. Dans certains cas, une semelle compacte renforcée disposée sous l’armature en voile de verre, permet même d’atteindre une valeur de pr inférieure à 0,03 mm.
Ces performances permettent aux maîtrises d’œuvre de choisir en toute confiance les sols souples pour équiper, par exemple, les hôpitaux, qui font partie des milieux les plus exigeants en la matière, compte tenu des déplacements de charges lourdes que doivent subir ces sols (équipements ambulatoires). Ou les salles de classe qui subissent, chaque heure, de multiples déplacements de pieds de chaise.