Une révolution s’annonce dans le bâtiment et va concerner tous les corps de métiers. Ses bases théoriques ont été posées depuis 1991, par Charles Eastman : Le Building Information Modeling ou Building Information Model (BIM), également appelé modèle d’information unique du bâtiment ou encore Maquette numérique du Bâtiment (MNB) est une technologie et des processus associés ensemble pour produire, communiquer et analyser des modèles de construction.
En plus clair que cette définition de Wikipedia, le BIM propose à tous les acteurs, de la construction mais aussi de la rénovation ou de la maintenance, de partager autour d’un modèle unique de données, toutes les informations nécessaires aux différentes étapes de la vie d’un bâtiment. Cette base de données, centrale dans le BIM, est associée à une modélisation 3D.
Le Building Information Model englobe donc la géométrie de la construction, les relations spatiales, les informations géographiques, les quantités ainsi que les propriétés des éléments de construction. Le BIM ainsi créé lors du processus de conception du bâtiment pourra être utilisé lors de son exploitation mais aussi lors de sa démolition (aspects structurels, empreinte écologique des matériaux, réutilisation, etc.).
Le BIM est né d’un constat implacable : Lors de sa conception, un bâtiment passe par différentes étapes. Or, sur un processus traditionnel, une quantité d'information importante est perdue entre chaque étape, car en général, les acteurs n'utilisent pas les mêmes outils et donc pas les mêmes formats de données. Ce qui est encore plus coûteux, c'est que ces informations sont en général saisies plusieurs fois par différents corps de métiers : on estime ainsi que les informations relatives à un bâtiment sont saisies en moyenne sept fois. Ces saisies multiples sont sources d'incohérences, de retards de livraisons et d'augmentation du coût de l'ouvrage bâti. Ces incohérences peuvent dégénérer en procès. On estime à plus de 10 milliards ( ?) d’euros le coût annuel des incohérences dans le bâtiment en France.
Le BIM peut être complété par le PLM (Product Lifecycle Management) et les logiciels correspondants. Tout ceci suppose des unifications de formats de données. Différentes familles d’acteurs sont donc à la manœuvre pour pousser leurs formats, ou du moins leur laisser une place dans le modèle global final. Parmi eux, évidemment, les éditeurs de logiciels CAD mais aussi les tenants du Green Building XML (gbXML), qui visent le design et l'utilisation des bâtiments à basse consommation. Le gbXML est utilisé comme entrée de plusieurs logiciels de simulation, et est exporté par les logiciels CAD les plus utilisés. Parmi les formats actuels, IFC (Industry Foundation Classes) est un format de fichier orienté objet utilisé par l'industrie du bâtiment pour échanger et partager des informations entre logiciels. L'IFC est donc un des formats utilisables pour échanger entre différentes plateformes BIM mais il ne permet pas encore un échange complet des informations du BIM.
En France, l’Etat s’investit dans le BIM depuis quelques années. Mais un grand nombre d’Etats Américains dès 2009, et le Royaume-Uni pour 2016 ont déjà décidé de mettre en place des politiques nationales déterminées autour de trois axes : un calendrier mobilisateur, un attachement du BIM et de la maquette numérique aux projets publics au-dessus de certains montants, et une charte précisant les modalités de production, d’échanges et de livraison.
Il faut dire que le potentiel, notamment en matière d’économies d’énergie, est immense dans le bâtiment, le plus gros consommateur d’énergie, avec 43% des consommations énergétiques françaises et 80 % des sources d’économies réalisables. C’est pourquoi BIM France, dans la perspective de réduction des énergies directes et grises de 20% dans les ouvrages neufs ou rénovés pour 2020, s’engage avec la maquette numérique à simuler et à garantir la performance énergétique intrinsèque (GPEI) des ouvrages au stade de la conception et de la construction. Ceci en réponse aux attentes du Plan Bâtiment Durable, qui milite pour un usage généralisé du BIM en France dans les marchés publics en neuf et rénovation de plus de 2.000m² avec un premier jalon en 2017.
Une ambition à la hauteur de ce slogan : « faire basculer le bâtiment dans une nouvelle ère numérique », de manière comparable ce que fut le passage du «Rotring aux outils de conception assistée par ordinateur». Il concernera évidemment tous les fabricants de revêtements de sol, qui devront à l’avenir, proposer à l’ensemble de la filière, des descriptions de leurs produits aux formats BIM les plus usités.
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