La pose poissée fait partie des poses non collées. Cette nouvelle façon d’installer des revêtements de sol souples amovibles, connait un succès grandissant.
Elle repose sur l’utilisation d’un fixateur – différent d’une colle -, sur le support qui va accueillir le sol PVC. Après un temps de séchage, appelé ici temps de gommage, les deux surfaces sont mises en contact, pour créer une adhérence qui stabilise le revêtement sous les pas des occupants du lieu.
L’avantage de cette technique est de permettre d’enlever, à volonté, le revêtement, soit pour accéder au faux plancher dans le cadre de locaux techniques, soit tout simplement pour le nettoyer. Dans tous les cas de figure, la repose s’effectue par simple pression du lé, de la dalle ou de la latte sur le support, le fixateur présentant la capacité de rejouer à l’infini son rôle dans l’adhérence entre les deux surfaces.
« Chez Forbo, un des leaders européens des sols PVC, les produits éligibles à la pose poissée sont nombreux », nous explique Mickael THERON, Responsable Support Technique France. Et de citer les dalles moquette Tessera, très utilisées dans les bureaux, les dalles Trafic modal, en vogue dans le logement social (paliers), les magasins et plus généralement les zones de fort trafic, ou encore les dalles Flotex et les LVT Allura flex. Ce type de pose convient également aux milieux amiantés, pour des recouvrements en sous-section 4.
Qui dit pose non collée ne dit pas obligatoirement pose sans produit ! La pose poissée utilise un poissant, dont la mise en œuvre demande de la précision. En effet, il est d’abord mélangé à un solvant, en l’occurrence de l’eau. Il est ensuite étalé à la spatule sur le support propre et sec. Il faut alors attendre que l’eau s’évapore, pour que le pouvoir gommant du fixateur apparaisse. C’est lui qui permet l’adhérence avec le revêtement de sol sans empêcher l’enlèvement du matériau.
« Si le temps de gommage n’est pas respecté, il reste de l’eau. Lors de la mise en contact des deux surfaces, le mélange eau restante + fixateur va imprégner l’envers du sol PVC, et agir comme une colle. Ce n’est pas l’effet désiré » souligne Mickael THERON. Car les dalles et les lames ne sont alors plus vraiment amovibles. Quand un opérateur tire dessus, il risque d’arracher une partie de la sous-couche du revêtement.
Les fabricants de fixateurs, parmi lesquels Forbo avec ses produits V 41 et V 41 Green (sans solvant, faible émission de COV) communiquent évidemment des recommandations sur ce temps de gommage. « Il est généralement compris entre 45 et 60 mn mais peut monter jusqu’à deux heures, si l’environnement est très humide, ou le support très poreux ». Pour le spécialiste Forbo, une seule véritable solution : passer la main sur le fixateur, et vérifier qu’il n’y a pas de produit qui colle à la main.
Il insiste au passage sur la formation des poseurs, et le contrôle de leur travail. « Il faut prendre garde à ce que des chantiers terminés dans l’urgence, n’aient pas pour effet des temps de gommage non respectés. C’est aussi une question de surface à traiter. Dès qu’elle est suffisamment importante, il s’écoule assez de temps entre le début de l’application du fixateur à une extrémité de la pièce, et sa fin ».
L’étalement du poissant constitue en effet un autre point d’attention. Suivant le support, les fabricants recommandent d’en étaler une quantité comprise entre 90 à 120 g au m2. Encore faut-il le faire régulièrement, en évitant des surépaisseurs à certains endroits, qui pourraient elles-aussi annihiler le pouvoir poissant et amovible du fixateur. « Le travail à la spatule crantée est recommandé, avec des passages croisés pour maîtriser les quantités déposées ».
Mickael THERON rappelle pour finir que la qualité de la colle a toute son importance. « Les produits Forbo sont évidemment parfaitement adaptés à ce type de pose de nos produits. Mais il est également possible de trouver chez les fabricants spécialisés des solutions adaptées. Vérifiez néanmoins toujours qu’elles sont garanties pour l’usage que vous voulez en faire ».