Le phénomène ne peut pas avoir échappé aux habitués des grandes chaînes hôtelières de luxe. Depuis plusieurs années, fleurissent de par le monde, des établissements aux designs tout à fait originaux, originalités qui se déclinent dans l’ambiance, l’accueil et les services offerts. Ces hôtels, dits « Lifestyle », ont fait l’objet d’une étude des consultants Thierry Mailliez et Laura Siery, chez Deloitte, étude résumée notamment sur le site canadien Veille-Tourisme.
Les auteurs de l’étude font remonter la genèse du mouvement dans les années 1990, où une première vague dite de l’hôtel boutique, a voulu rompre avec la standardisation des établissements d’alors, en jouant la carte de la personnalisation, souvent grâce à l’intervention de créateurs réputés.
Mais, réservé à l’hôtellerie haut de gamme, et coûteux dans sa réalisation, le concept n’était pas facile à mettre en œuvre dans les grandes chaînes hôtelières, en raison de leurs impératifs de rentabilité et d’efficacité. Elles ont donc trouvé une solution qui concilie cette exigence nouvelle d’innovation et de personnalisation, avec leurs impératifs de gestion : le modèle lifestyle, dont les consultants citent quelques exemples : Aloft, de Starwood Hotel & Resort; Hotel Indigo, d’Intercontinental; Edition, de Marriott International; Andaz et Hyatt Place, de Hyatt Hotels & Resort; HNow, de NH Hoteles… Mais quelques établissements indépendants ont également fait ce choix, comme l’hôtel Fox, à Copenhague, qui mise sur l’originalité de chacune de ses chambres.
« Le concept lifestyle répond à des tendances comportementales et à des attentes des consommateurs : Voyager n’est plus exceptionnel, et les individus se déplacent souvent pour des motifs professionnels ou personnels. Ils veulent se sentir chez eux à travers l’ambiance, les aménagements et les services proposés ». De plus, la frontière entre le travail et le temps de loisir perd de sa netteté : « le client s’attend donc à trouver une dimension «loisirs» dans son hôtel d’affaires, et des services de classe « affaires » dans son hôtel de loisirs ». Enfin, « les motivations émotionnelles, la possibilité de vivre des expériences nouvelles – notamment avec les nouvelles technologies -, de s’ouvrir culturellement, d’échanger, d’une ouverture culturelle, d’échanges » deviennent de véritables critères de choix. »
Un des principaux enjeux pour les hôtels, réside également dans leur capacité à faire vivre le concept : « Certains d’entre eux optent ainsi pour une animation culturelle et artistique liée à la destination (exposition temporaire d’œuvres d’art, soirée de lecture, concert ou DJ, etc.). Les réseaux sociaux favorisent ce côté vivant. La plupart des établissements sont d’ailleurs actifs sur Facebook, Twitter, Youtube ou encore sur un blog ». Cette réactivité permet également de lutter contre l’usure du temps. De toute façon, en s’appuyant sur les tendances sociétales et les nouvelles technologies, le concept Lifestyle semble armé pour durer. D’autant qu’avec des solutions techniques comme les revêtements de sol clipsables, les exploitants disposent aussi de solutions pour changer rapidement et à moindre frais l’ambiance de l’établissement.